.: Falsification

L’homme a falsifié le monde
comme on falsifie un passeport
pour un ici-bas et un au-delà.

M avec Tayane 58 ans, fonctionnaire venu du Maroc en congé, en compagnie de Mjemer 64ans retraité de l’usine de caoutchouc.

Blog à part

Voici un blog qui à déjà pour premier mérite, en plus de vous y accueillir , de réunir des gens malgré eux, à travers des textes écrits lors d’une rencontre éclair et risquée dans la rue à ciel ouvert ou couvert, ou à ciel fermé, en sonnant aux portes des institutions, ou des maisons.
Une initiative d’une maison de quartier, celle de Croix Rouge à Reims,un soutien de la Ville, de l’Etat et de la Région , qui ne figurent pas comme simples logos, mais co-pilotes du projet . De quoi s’agit-il ? Un défi : comment toucher et rencontrer les gens à une époque où le cloisonnement se conjugue avec l’absence de motivation. Rien ne dure et tout est centré sur un soi,même abîmé. Comment éviter l’interview ou la narrative ,sur l’histoire d’un quartier ou d’une ville . Comment sortir de la plainte, non pour vendre un tramway ou des travaux urbains, mais réhabiliter chacun dans sa part de singularité et d’appartenance à un ensemble, et comment faire passer du premier au second degré, une langue qui en a bien besoin.
Mireille Lamiral-Dupouy ,auteure, dirigeant ce projet, peur au ventre et crayon en main, est partie s’exposer aux autres , aux habitants d’une vie et d’une ville, pour le meilleur de l’esprit.
Urgence et performance en écriture
En moins de deux, il s’agit de faire contact et texte ! Tous ceux que vous lirez sont issus, sans retouche,de ces moments. Entre 5 et 40 minutes, c’est le temps moyen pour aborder gens et thèmes et faire lever la pâte d’écriture et sa tournure : en création partagée . Et c’est miracle quand tendresse et ironie du ton sortent des sentiers battus et éclairent l’emploi, la famille....la danse…les transports..les chiens..la cuisine.. l’avenir ,de façon insolite et décadrée.
Image en plus
Dans la foulée, avant de se quitter, une photo est prise, pour appuyer sens et ressenti. Non un portrait , mais une composition choisie par les auteurs et captée par Franck Simon, avec ce qu’on a sous la main, ou sous les pieds.
Contexte texte et signature...
Crée, “(re)lu et approuvé“ selon la formule, .. et signé, pourrait-on dire à propos de chaque texte assorti d’image, qui livrent deux ou trois choses sur la vie des gens, accordant droit de citer.On devient ce que l’on est, et on invente ce que l’on a, dans l’instant,rien de plus rien de moins : in situ in cité. Le contexte , le off du in que vous lirez, et les signatures offrent en plus, la densité des coulisses et des engagements , qui en disent long sur la diversité et la richesse de ces rencontres improvisées.
Mobilité
Elle est dans les têtes. Relier de façon réelle et symbolique nos concitoyens fait déjà son chemin. De l’ego à l’agglo, du local au global, de l’individuel à l’universel,les auteurs des textes se côtoient, se voisinent, s’approchent : vous rejoignent. Le temps de la lecture est aussi un temps différé et différent de rencontre, plus cool, moins hot.
Durabilité
Le durable est déjà là dans ces traces , ces éclats qu’on vous invite à méditer, commenter.
Ces performances en écriture sont toujours en cours, avec le“ tout venant“ qui donne tant !!Exploration de proche en proche ,elle donnera lieu,à un livre “Carnet de Chantier et de Route“qui regroupera par thèmes les textes produits et en fera un objet de réflexion, d’art à feuilleter et à compléter en mains propres.
Ces performances ne sont pas seules : elles se conjuguent avec la création d’un disque de 13 titres. Partant de la constitution de 13 groupes, cet autre défi se résume ainsi : un groupe une séance une chanson . Texte et musique sont composés en une seule fois, en compagnie du musicien Manuel Ducros. Nous sommes au 8° titre.. A suivre.
ET bien d’autres exploits et traces en perspective : notamment l’inscription d’extraits sur pierre et faïence, la diffusion de textes sur bâches en centre ville, sur le parcours du tramway .. Du blog au rail, de vous à moi, à nous: ça roule !!

Mireille Lamiral-Dupouy qui signe “M“ au bas des textes